21 septembre



LE TOURNANT




En virant cette pointe, je verrai la baie ou j’ai mis le canot à l’eau.

Il est temps de repartir; le soleil baisse déjà, même s’il n’est pas tard. Un peu de portage, et une longue route pour sortir du bois.

Le cœur me serre, devant cette pluie de lumière dans la baie, ses couleurs qui changent, l’automne qui marche à grands pas maintenant…

Comme ce serait bon de pouvoir baigner dans cette lumière et ces couleurs, les savourer les yeux mi-clos, si tout cela n’annonçait pas le terrible hiver…


Je n’y peux rien; il en a toujours été ainsi pour moi. L’hiver me tue, un peu plus chaque fois, comme il assèche les os des vieux loups, comme il abat les grands pins centenaires, seigneurs des montagnes...

Je ne peux souffrir de savoir que bientôt l’eau gèlera,

et mon sang un peu aussi……….

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