26 septembre



LA CHALOUPE ROUGE




Je suis allé marcher avec ma sœur et un ami le long du lac en bas, au village.
Près de la vieille église, une chaloupe peinte en rouge est ancrée. Elle est toujours là. Toujours ancrée.

Elle est comme un vieux labrador que plus personne n’emmène marcher. Et comme lui, elle ne se plaint pas et reste coite, même si sa nature lui commande le large.

Ou elle est comme tant de gens, qui trouvent une petite baie confortable, ou il ne vente jamais trop fort, et s’ancrent à vie, préférant une longue existence à une vie remplie…

Elle est comme moi souvent, quand je me dis qu’il est sans doute trop tard pour partir, que je ne le pourrais pas, que peut-être je mourrais là-bas, et qu’alors je préfère agoniser ici…

Elle est comme mon père, attachée là de force.

Pourquoi refuse-t-on si obstinément notre nature et le cadeau incroyable de l’éveil?
Comment peut-on se croire immortel quand tout nouveau jour est aussi une menace?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Jean-Louis
Aujourd'hui, je me sens comme cette belle chaloupe rouge.
Encrée dans une petite baie tranquille, question de reprendre mon souffle après un week-end plutot mouvementé au travail.
Y rester....je ne crois pas, de peur de manquer quelques choses que la vie voudrai bien jeter sur mon chemin
Louis

Anonyme a dit…

Très beau texte. Simple et vrai.

France

Anonyme a dit…

Aujourd'hui, je relis ce texte et regarde la chaloupe....
Comme je suis bien à m'offrir la liberté du large, question de vivre pleinement cette vie qui nous habite tous.
Merci Jean-Louis de me, de nous permettre de partager ta vie avec la mienne, la notre.
Tu es inspiration pour bien des gens, incluant moi. Et non, on ne doit pas agoniser peut importe où l'on es...on doit vivre ces moments commes ils sont, vrai, actuels et pleins de richesses à découvrir
Louis