8 octobre


L’ŒUF DE PIERRE




Mais d’où sort-il, ce gros œuf de pierre, déposé là près du grand marais aux bécasses?
Quel gigantesque phœnix farfelu est venu le pondre?!
Il faut marcher une bonne heure encore, rendu au bout du maitre-chemin, le soleil à l’épaule gauche, pour arriver ici. Une heure en pente douce avant de tomber dans les grands aulnes ou se cachent les bécasses en migration, puis dans la savane qui borde les eaux peu profondes ou se reposent les oies.
Et nulle-part dans tout ça on ne voit le moindre caillou, le plus petit affleurement rocheux.


Sauf l’œuf!


Je l’ai peint une autre fois, avant cette fois-ci. En plein soleil d’août, pleine canicule, un après-midi à cigales ou on avait décidé d’aller peindre les copains et moi, pour cuver un peu le vin de la veille!
Je me disait déjà à ce moment, qu'on se ressemblait un brin, la pierre et moi.

Échappés par hasard dans un pays étranger ou il faudrait se cacher un peu pour ne pas trop détonner…Alors je me laisserais pousser la barbe, et elle la mousse, et on éviterait de trop parler, on laisserait passer les années…
C’est drôle elle ressemble un peu maintenant à un globe-terrestre.

Et je peux y lire les souvenirs de mes voyages.
Et une épinette a poussé dessus, comme si elle avait voulu grimper là pour voir à l’autre bout du chemin s’il en vaut la peine…

Peut-être partiront-ils ensemble un matin,
l’œuf et son sapin,
marcher voir ailleurs
trouver les leurs…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu vois JL, je crois aujourd'hui que cet oeuf sert de support et de terrain fertile à cette épinette. On est tous différent et on sert tous de terrain fertile pour quelqu'un ou quelque chose. Je peux comprendre que de servir de support peut être vu comme étant oppressant mais il faut aussi se reconnaitre fortuit de se savoir partie prenante d'une réalité qui est parfois si belle vue dans son ensemble.

JL, tu es ton art.

louis