19 septembre


LE GRAND RANG À ST-HERMAS






Il me prend à chaque automne, je ne sais pourquoi, d’aller lentement conduire sur les rangs de campagne ombragés des derniers chênes.

Si les insulaires ont un caractère propre à eux, bien différent des  continentaux; il en est de même des habitants des Grands Rangs.

On ne pense pas de la même façon quand le monde est linéaire…

Quand Alfred est à gauche, Normand à droite, et que jamais ni derrière ni devant personne ne prendra la place de l’épouvantail ou de la croix de chemin.

On pense comme le temps se déroule et quand vient le soir, la lampe n’éclaire pas le vieux papier-peint bien longtemps…

Et la nuit, même les songes se mettent en rang.

Et si d’aventure un cauchemar venait menacer un dormeur, il serait vite fauché.
Pas de quartier pour les méchants.

3 commentaires:

Varice et Versa a dit…

Dans le grand livre racontant l'histoire de ce peuple, les rangs de campagne en sont le prologue.

Danielle Richard a dit…

puissant! Etraordinaire maîtrise !
Bravo!

Jean-Louis Courteau a dit…

Venant de vous; je suis TRÈS honoré...
Merci!