9 octobre


L'ILE À NORÉ



Honoré Michauville.
« Noré », pour les intimes…
Le problème; c’est que Noré n’avait pour intimes que mon père et ses frères, si on exclut les loups, orignaux et chevreuils du nord de Ferme-Neuve!
Enfin; ça n’était pas un problème pour lui.

Honoré Michauville avait vécu sur cette ile du lac Major toute sa vie, et son père avant lui. Et ses arrières grands-parents jusqu’à Sitting Bull, s’il fallait l’en croire!
Car il répétait à quiconque voulait l’entendre, quand une fois par mois il allait boire au village, qu’il était « indien ».
Le reste du temps; il chassait et pêchait, seul parce que son ile était trop petite pour « chiquer ‘a guénille »,disait-il.
Mon père m’a tant de fois raconté les aventures de ce grand gaillard! Et rien ne me fascinait plus…

Comme cette fois où il était venu les rencontrer à l’orée du bois au village pour aider « Jack » et ses frères à transporter des matériaux pour le nouveau camp. Il s’était chargé le dos d’un immense sac, sur lequel on avait ensuite déposé un rouleau de papier à couverture. Puis il avait saisi de sa main gauche le moteur de la chaloupe et pris dans sa droite sa vieille .22, et s’était mis en marche…Pour très vite disparaître loin en avant des autres, pourtant à moitié moins chargés.

Et soudain le coup de feu!

Mon père avait tout lâché, et s’était précipité au secours de Noré, persuadé qu’il avait trébuché et s’était blessé…
…pour trouver l’indien debout à coté d’un chevreuil mort, le moteur toujours à la main gauche, la .22 fumante dans la droite,


et le sourire fendu jusqu’aux oreilles!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

WoW!!!!
La peinture
l'histoire
et ta façon de la raconter!!
Encore WOW!!!

Germ